Quelques heures après notre
retour sur Arequipa, nous prenons un bus en direction de Puno. Départ à 23h du
terminal de bus, il fait froid, on est fatigués, le trajet s’annonce épique.
Pas manqué, notre nuit dans le bus sera plus que courte, non seulement parce
que nous mettrons seulement 5h30 de trajet (contre plus de 6h annoncées et
espérées pour pouvoir dormir) , mais surtout parce que la température dans le
bus était très changeante : très froid d’abord ( pas de chauffage, donc
tout le monde se glisse dans son duvet), puis très très chaud ( chauffage
allumé d’un coup). Fun fact, alors que nous transpirons tous, les locaux
restent, eux, emmitouflés dans leurs couvertures tout au long du chemin, et ne
semblent pas perturbés par le climat tropical qui règne à bord !
Arrivée a Puno a 4h45, bien trop
tôt pour s’aventurer dans la ville avec nos têtes de touristes. On reste donc
un moment dans le terminal de bus (froid et glauque), Guillaume et Justine, les
frileux du groupe, remettent leurs duvets. Vers 6h, taxi pour le port, dans l’espoir
de trouver un bateau rapidement pour les iles du lac. Juste un petit mot sur
les taxis, qui constituent notre moyen de transport privilégié en ville :
une course coute en moyenne 1 euro pour 5 (oui oui, Guillaume le poids plume
est toujours sur les genoux de sa chérie, virilité assurée).
Au port, grosse surprise :
il est désert, alors qu’on s’imaginait déjà être abordés par tous les vendeurs
de tours dans les iles. Un seul homme nous aborde ( voire nous harcèle), et
nous finissons par accepter l’offre de ce représentant d’une
« coopérative » des habitants de l’ile ( nous reversons directement
l’argent aux locaux, plus éthique que de passer par une agence). Embarquement à
8h30 pour les iles flottantes Uros, ce qui laisse suffisamment de temps pour un
bon petit dej’, et une séance photo du soleil levant :
A bord du bateau, on retrouve un
couple de Français de Paris, qui font plus ou moins le même voyage que nous, un
solitaire lyonnais finissant son tour du monde, avec qui nous sympathisons
rapidement ( d’ailleurs, un des gros avantages des voyages en sac a dos, c’est
les rencontres faites avec d’autres voyageurs venus des 4 coins du monde, et
qui ont chacun des aventures et des conseils a donner).
Arrivée après 3h de navigation
magnifiques, nous arrivons sur les iles flottantes Uros îiles artificielles fabriquées
à partir de Totora, sorte de roseau, dont la durée de vie est de 50 ans
environ). Les guides nous avaient prévenus, c’est un peu Disneyland, on débarque,
les habitants nous attendent en costume traditionnels, on nous dirige vers un
coin de l’ile où le chef commence un petit exposé pas du tout préparé ;) sur
l’histoire de l’ile, le mode de vie des habitants….
Problème, au moment de commencer
son exposé, alors que nous sommes tous assis sur nos bancs faits en Totora, que
nous tentons de nous imprégner de cette atmosphère si traditionnelle, comme
coupés du monde, un téléphone sonne, celui du chef du village….Paye ton mode de
vie ancestral !
Autre gros moment de rire, lorsque le chef nous assure
qu’il refuse que son village vive du tourisme, qu’ils veulent conserver une vie
digne de leurs ancêtres, et que seulement 2 bateaux débarquent sur l’ile chaque
mois (si on compte bien, nous sommes déjà deux groupes différents sur l’ile, et
un troisième est en train d’accoster, toutes les femmes vendent leur artisanat
et l’exposé aux touristes est rodé comme jamais !
Une dernière petite anecdote: ce petit garçon (trop mignon, il faut le dire), savait manier la radio a merveille malgré son jeune âge et dansait sur des sons très en vogue au beau milieu du lac Titicaca XD
Passons.
A souligner quand même, il existe
d’autres îles artificielles non-touristiques où les membres de cette ethnie
conservent un mode de vie traditionnel et refusent de se faire prendre en photo
(ils pensent que cela leur ôte leur âme). Cette ethnie vivait auparavant sur la
côte mais ses habitants ont préféré s’installer sur le lac lors de la venue des
Incas et des Espagnols, pour se protéger. Chose intéressante : alors que
la plupart des péruviens sont de descendance inca, et parlent quechua, les
habitants des îles Uros parlent aymara !
La visite s’avère quand même
originale, en effet nous découvrons la fameuse totora multi-fonctions :
cette dernière est à la fois comestible (elle constitue l’aliment de base des
habitants de l’île) et peut également servir de médicament que ce soit contre
les maux de tête ou la fièvre. Les îles reposent sur des blocs de racine de
Totora, et le sol et les maisons sont fabriqués a partir de sa tige. Pour
l’aplanir, la coutume veut que les hommes jouent au foot ou au volley
dessus !
Pout la petite histoire, le chef
ne voulait pas nous la faire gouter, celle-ci provoquant une bonne turista
« au bout de 6 petites minutes ». Inutile de rappeler que dans cette
ile sans monnaie, il faut payer 1 dollar pour aller aux toilettes, et que des
tours de bateau en Totora se monnayent aussi à 10 dollars par personne ;)
Après une bonne heure de
navigation, arrivée sur l’ile d’Amantani. Nous sommes accueillis par Moises,
grand père de la famille chez qui nous passerons la nuit. Malgré son âge, il
avance bien plus vite que nous dès que le chemin s’élève (nous avons tous le
souffle complètement coupé, encore pas assez habitués a l’altitude
visiblement). La maison est typique, une
cour intérieur, les chambres à l’étage…Nos chambres sont assez propres (bon, ca
reste une chambre chez un habitant au beau milieu du Lac Titicaca), et nous sentons
bien que nous sommes mieux installés que les habitants eux mêmes (ce qui est un
peu dérangeant…)
Repas de midi chez la famille,
enfin presque, les femmes sont avec nous dans la cuisine en torchis,
surveillant les grosses marmites cuisant sur le feu, mais mangent dans leur
coin, le chef de famille mange lui, dans une pièce a part.
Au menu : soupe (comme
d’habitude), tranche de fromage local fondu et de nombreuses variétés de pommes
de terre, infusion fraichement ramassée en fin de repas. Il s’avérera en fait
que tous les touristes mangent le même repas, peu importe la famille chez qui
ils sont, ce qui casse un peu le mythe du logement chez l’habitant !
L’après midi, le petit de la
famille (8 ans) fait notre guide pour monter voir les temples pré hispaniques
de Pachamama et Pachatata, sur les hauteurs de l’ile. Les paysages sont
magnifiques, la montée est longue et difficile, mais cela permet aussi de mieux
connaitre les autres personnes du groupe, notamment Yoann, qui fait rêver Guillaume
avec les récits de son tour du monde (d’ailleurs, tous les contacts ont été
pris, qui sait, en prévision d’une grande aventure….malgré le peu d’entrain
d’Amanda, à qui cette façon de voyager ne dit rien mais alors rien du tout)
Notre seconde guide (la guide de l'autre groupe en réalité), 15 ans
Retour sur l’île en début de
soirée, nouveau repas en famille sans la famille. Le brossage de dent est un
peu folklo : pas de lavabo, donc on fait ca à l’extérieur (température
négative) près de l’arrivée d’eau peu conventionnelle ;)
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