mercredi 17 juillet 2013

El camino de la muerte, 18 juin



Réveil vers 6h30, nous avons rendez-vous à 7h15… Nous arrivons avec 3 min de retard et le guide nous informe que nous n’avons que 5 min pour déjeuner (le petit dej est compris dans le prix de la journée, ainsi qu’une collation et le déjeuner) : le monsieur de l’agence s’était trompé, le RDV était à  7h et non 7h15… la journée commence bien. 

Nous déjeunons donc en écoutant les instructions du guide, qui termine en nous faisant passer des paperasses qui ôtent la responsabilité à l’agence en cas de blessure ou mort occasionnées… rassurant !
Le topo fini, nous enfilons nos tenues : un sur-pantalon, une veste et un casque full-face, les genouillères et coudières nous seront données au sommet. Nous sautons dans le car, passons récupérer d’autres touristes (un anglais a la chance de monter dans notre minibus, les garçons feront tout pour essayer de le faire parler, en passant par le foot of course… mais il ne répond que par oui ou par non et fait tout son possible pour nous ignorer… royalement, charmant. Toujours est-il qu’en faisant le kéké, il se cassera la figure et finira la journée avec la joue gauche complètement arrachée … karma ?)


Après une petite demi-heure de bus, nous arrivons au sommet (3900m), enneigé bien sûr. Nous enfilons gants, genouillères et coudières et enfourchons notre vélo… Le guide nous fait à nouveau un  topo : ils seront trois, un guide qui ouvre le convoi, un autre qui le ferme, et un paparazzi qui part un peu avant pour nous prendre en photo (toutes ces photos sont mises sur CD à la fin de la journée).
Les équipements sont vraiment de bonne qualité, surtout les vélos avec pleins de suspensions partout, de vraies bêtes de course ! Les garçons sont déjà prêts a en découdre ;)


Ils partent comme des fusées derrière le guide (champion de Bolivie de VTT, SVP), ils pédalent comme des fous, se relaient pour profiter de l’ « aspiration » (terme qu’ils essayeront de faire comprendre aux filles, mais en vain). Les filles vont plus doucement, profitent du paysage et ne voient pas franchement l’intérêt de pédaler, vu qu’avec la pente la vitesse est déjà très élevée. Cette première portion de la descente se fait sur route bithumée, il y a de la circulation, mais pas trop et nos fesses se la coulent douce, la route est très lisse (ce ne sera pas, mais absolument pas le cas dans la deuxième partie). Il y a des pauses assez souvent (toutes les 10-15 min en moyenne), ce qui nous permet de nous retrouver et de prendre des photos des bikers et du paysage ;)

La photo ci-dessous a été prise par Chloé, qui a fait la descente en minibus vu qu’elle n’aime pas du tout le VTT. Elle a donc été notre photographe de la journée, Guillaume n’ayant pas amené son gros  appareil de peur qu’il ne se retrouve dans un ravin au détour d’un des virages sinueux du camino de la muerte, qui en ont déjà surpris plus d’un (d’où le nom de la route).




 Amanda et Justine lors de la dernière pause de cette première partie. Les bas-côtés de la route ne sont plus enneigés, il fait meilleur, c’est l’incroyable différence de températures qui fait tout le charme de cette descente : on commence pas loin de 0 °C 'et on finit à 30 °C !
Guigui, champion du monde!
Sur ce, passons à la seconde partie de notre descente. La transition entre les deux parties se fait en minibus : après avoir payé l’entrée au parc national et mangé une énorme collation (bouteille de coca, sandwich au fromage, banane et barre chocolatée), nous remontons dans le bus pour 15 min environ. Pourquoi ? simplement parce que c’est du plat, et que le plat c’est moins drôle que la descente, c’est bien connu, les touristes sont des flemmards ! 

L’écosystème change totalement : nous nous trouvons maintenant dans les yungas, il fait beaucoup plus chaud et humide, les plantes sont différentes, il y a des petites cascades un peu partout. Nous commençons ce qui est réellement le « camino de la muerte » (2 000 mort par an) : une la route très étroite, où l’on roule au bord d’un précipice, et , of course, la route n’est absolument pas goudronnée : c’est une route en terre parsemée de plein plein plein de petits cailloux, nos fesses sont très contentes. La circulation est inversée, on descend sur la gauche, c’est-à-dire au bord du précipice. 

Cela ne fait pas peur aux garçons qui suivent toujours le guide de très près, les filles sont un peu plus prudentes, mais sont quand même les premières chicas du groupe ;)

Ce ne sont pas seulement les fesses qui souffrent, les bras et les mains surtout en prennent un coup : il faut constamment appuyer sur les freins, et le boum boum boum constant que l’on doit aux charmants petits cailloux n’arrangent pas franchement les affaires. Les paysages sont vraiment magnifiques, on voit toute la vallée et on se trouve littéralement dans les nuages (au début du moins) !



Ces deux photos ont été prises au niveau du virage le plus célèbre (le plus mortifère) du camino de la muerte : le guide nous a raconté que d’après la  légende, les chauffeurs qui passaient là à minuit ou 1h du matin avaient des visions de figures féminines qui les attiraient dans le précipice (ah le bon vieux mythe des sirènes version Bolivia). Vous vous demandez peut-être qui emprunterait une telle route : elle relie La Paz à Rurrenabaque, la grande ville amazonienne du pays, d’où le trafic important. Les autorités ont tout de même fini par construire un « camino nuevo », mais, celui-ci étant actuellement en travaux et fermé jusqu’à 16h tous les jours, des véhicules continuent d’emprunter avec prudence le Camino de la Muerte (c’est d’ailleurs ce que nous ferons au retour).



Nous continuons donc notre descente, et, comme il commence à faire chaud, nous enlevons la veste prêtée et enfilons un magnifique maillot de cycliste qui nous va tous super bien, admirez-un peu comme ils sont bien taillés dans la photo ci-dessous ;)
Eh oui, Amanda réussit à se blesser malgré les genouillères : il a suffit que le guide lui dise qu’elle descendait bien (le commentaire était aussi adressé à Justine, au passage) et elle a commencé à faire la fifolle, à doubler à tout va, et, dans un virage, elle a dérapé sur une pierre et bim bam boum… Comme elle a vachement de chance, la chute s’est faite juste avant le passage de plat montant, wouhou ! Elle a quand même enfourché son vélo jusqu’au prochain point de RDV où la photo ci-dessous a été prise.



Le guide l’a super bien soignée : eau oxygénée, pommade antiseptique et même ibuprophène en gel pour le bleu autour : ça a l’air d’un tout petit bobo, mais il a été à l’origine d’une bonne semaine de « je traîne la pate de façon super sexy ». Tout va bien qui fini bien, le bobo est en train de cicatriser et le genou se porte bien mieux à l’heure qu’il est.

Toujours est-il qu’elle ne remontera pas sur son vélo pour les 15 dernières min de descente, mais rejoindra l’équipe minibus (au passage, le chauffeur a été vraiment gentil, il s’arrêtait dans les jolis coins pour qu’on puisse sortir prendre des photos).

Et voici le dernier coin-photo. Celui que vous voyez en train de traverser la rivière est Angel, un des guides (oui, il a nettement plus la classe que nous, et un maillot qui lui va ;)… il est parti avant tout le monde pour pouvoir prendre les photos. L’autre guide a expliqué que pour la photo, c’était mieux de  passer le plus à gauche possible du ruisseau, voici pourquoi : c’est la partie la plus profonde du ruisseau, alors quand on passe vite dessus, cela fait de très beaux jets des deux côtés des roues, super effet…. Sauf que l’on ressort absolument trempé ! Le guide, lui, est passé du côté gauche, mais en mettant ses pieds sur le guidon (oui, d’accord, il faut déjà être capable de le faire), donc il a eu et une belle photo, et les pieds au sec. Guigui et Martin ressortent les pieds trempés, mais Juju est sagement passée à droite, là où il y avait le moins d’eau, donc elle est ressortie plus ou moins indemne. 



On finit par arriver à notre destination, comme promis, manches courtes, shorts et tongs sont de mise… On rend tout le matos et les vélos sont chargés sur le toit du minibus. On a le temps de prendre quelques photos et de mettre de l’anti-moustique (eh oui, humidité rime avec tu vas te faire piquer).


On monte tous ensuite dans le minibus, direction le restau… On a fini par comprendre pourquoi la collation avait été aussi importante : il est 15h et nous n’avons toujours pas déjeuné !
Le cadre du restau est très beau : des plantes luxuriantes et un décor très naturel… Pour le déjeuner, c’est buffet à volonté, on se régale. On a également le droit de profiter de la piscine et des douches chaudes.





Petite anecdote rigolote à la piscine : notre cher anglais (celui qui était avec nous dans la voiture) était accompagné par deux acolytes au mohawk identique. L’un d’entre eux pousse son collègue dans la piscine et saute derrière lui. Sauf qu’il portait son short de bain depuis le petit matin (oui, il a fait la descente en short de bain) et avait donc mis son portefeuille dedans. Il plonge et son portefeuille remonte de suite à la surface. « Shit, shit, shit… », nous l’aidons à faire sécher ses billets sur la table, la scène était très drôle (enfin, sûrement un peu moins pour lui)

On finit par remonter tout ce que l’on a descendu. Le chauffeur est bel et bien bolivien : il double sans problème dans un tunnel, les phares éteints (alors qu’il fait pratiquement noir) ou encore dans les virages… A l’aise Blaise. Nous arrivons tout de même sains et saufs, un peu fatigués. Nous récupérons chacun notre t-shirt (« Yo hice el camino de la muerte y sigo vivo » soit « J’ai fait la route de la mort et je suis toujours vivant ») et notre CD de photos, puis au dodo après un repas rapide.

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