Le départ devait se faire à 2h30 du matin mais Alain (Alaïn pour la prononciation SVP, je vous rassure, il n’est pas du tout français mais bel et bien bolivien pur souche) finit par arriver à 3h, accompagné de 3 taïwanais (dont un serial roteur, un vrai choc des cultures) qui s’avèrent être super gentils. Ils ont à peu près notre âge et font ce voyage avant l’année de service militaire qui les attend au pays.
La route pour arriver à Cabanaconde (village d’où part le
treck) est très très TRES sommaire ( piste caillouteuse très accidentée) et on
arrive au mirador sur les coups de 6 h du matin, léééééégèrement barbouillés.
Le village de Cabanaconde est la plus grande localité du canyon, mais l’accès y
est tellement limité que les habitants sont comme coupés du monde, ils ont
d’ailleurs gardé un mode de vie très traditionnel ( ils ne parlent pas espagnol
entre eux, mais Quechua, portent les costumes traditionnels, vivent de l’agriculture….)
Petit dejeuner rapide avant de commencer la marche. Bien sûr, il
commence à pleuvioter et personne n’avait prévu d’affaires de pluie (les
taïwanais, eux, étaient super équipés, of course) ; mais Alain nous assure
qu’il a tout calculé et qu’on va échapper aux grosses gouttes ()ce qui s’est
avéré vrai à 90% on va dire). La pluie cesse… on aura droit a un magnifique
arc-en-ciel :D
On commence à descendre à pic dans le canyon : on
est à 3 400m au départ, et on doit faire 800m de dénivelé pour arriver au rio
Colca. Les paysages sont magnifiques, vraiment ! Tout doucement, nous nous
sommes entourés par une ceinture de montagnes majestueuses, de quoi se sentir
vraiment minuscule !
La descente est très agréable, les chemins sont très
beaux et le temps permet quand même de prendre quelques photos même si le
soleil n’est pas au rendez-vous, quelques montées raides (oui, parce qu’on
monte pour descendre, vachement logique) où l’on a un peu l’impression de
cracher nos poumons à cause de l’altitude mais on se console facilement avec la
vue spectaculaire.
Juste une petite
frayeur quand on voit des pierres débouler du haut du canyon à 5m de nous (des
personnes étaient en train de reconstruire un chemin détruit à la suite d’un
petit éboulement)… Mais tout le monde s’en sort sain et sauf. Finalement, grand
privilège, nous avons la chance de voir un condor survoler le canyon, malgré le
ciel nuageux.
On traverse la rivière pour remonter vers le petit village de San Juan de Chuccho, au cœur d’une oasis magnifique. Le système d’irrigation date de l’époque des Incas, tout comme les terrasses qui produisent des fruits en abondance. Le génie de ces derniers a fait du fond du canyon un paradis verdoyant, grâce à toute l’eau récupérée de la fonte des neiges, alors que toute la région d’Arequipa est désertique.
Au menu: viande d'alpaga, riz et avocat fraîchement cueilli... qué rico!!!
La randonnée continue avec la traversée de plusieurs
villages complètement isolés (accès par mule ou à pied uniquement), avant la
redescente sur l’oasis de Sangalle, très verdoyante, au fond du canyon, où nous
devons passer la nuit.
Petite rencontre sympathique avant l’arrivée, un serpent
du canyon se met en travers du chemin d’un taiwanais, un peu paniqué, et qui se
met a crier « Snake, snake ». Guillaume s’approche pour le prendre en
photo, il se tient droit comme un cobra puis se faufile dans les hautes
herbes... Guillaume et Martin continuent à dire que ce sont les meilleures
photos du séjour, aucun doute, ce sont bien des garçons XD.
Arrivée a Sangalle après 7h de marche. L’oasis a un petit
gout de paradis avec ses palmiers, ses piscines, et l’imposant massif qui
l’entoure. Après un plongeon bien mérité, nous attendons le repas avec
impatience, il est 16h30 ;) Au
Pérou, le rythme de vie est très différent de l’Europe, il fait nuit a 17h30,
si bien qu’a 20h, nous sommes épuisés et a moitié endormis. Parc contre, le
matin, le réveil se fait sans problème vers 5h/6h.
Après le repas, on se renseigne sur le prix des
bouteilles d’eau pour la remontée difficile qui nous attend demain : le
gaillard annonce 10 soles la bouteille alors qu’on les achète 1,20 soles a
Arequipa ! C’est sûr que quand on a le monopole, on peu facilement abuser.
On décide donc de remplir nos gourdes d’eau du robinet (plutôt tiède) et d’y
mettre des pastilles de Micropur… Le lendemain matin l’eau est bien fraîche et
le goût du Micropur n’est pas si terrible que ça, ça fera très bien l’affaire.
La nuit sera courte et peu agréable, les bungalows étant
assez sommaires, et ouvertes sur l’extérieur (par le sol et par le plafond), ce
qui donne forcément des idées a un bon nombre d’insectes !
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